Avant toi
de Jojo Moyes
Lou perd son travail adoré de serveuse et se retrouve par la force des choses à devoir s’occuper de Will, un jeune homme tétraplégique au caractère trempé et l’humeur morose.
Une rencontre qui va changer deux vies.
Voici une histoire forte que Jojo Moyes nous conte d’une plume agréable et fluide. Si je n’ai d’abord pas vraiment accroché avec Lou, la trouvant trop fermée aussi bien d’esprit que dans sa petite vie « faute de mieux », j’ai vite compris que Moyes allait la faire évoluer, grandir, s’ouvrir. Et si on sait d’avance comment la relation entre la jeune fille et Will va se développer, c’est bien amener et assez subtile.
Les thèmes de l’handicap et de l’euthanasie sont traités avec justesse, sans tomber dans le pathos. On comprend la douleur et la détresse du jeune homme emprisonné dans son propre corps mais aussi le dénuement et la frustration de la jeune fille face à cet être plein de colère et vide d’espoir qu’elle voudrait aider, soulager, aimer. Il va naître entre eux une très belle amitié mais aussi et surtout un échange. Lui va devenir une sorte de Pygmalion en l’incitant à se cultiver d’avantage, à s’enrichir ; elle va tenter de lui prouver qu’un handicapé ne se résume pas à son fauteuil roulant.
Sans l’avoir trouvé géniale ni très originale, ce fut quand même une belle lecture sur l’acceptation de la volonté des autres, du droit de vouloir mourir. Et Moyes nous rappelle aussi que c’est parfois le sauveur qui finit par être sauvé, qu’il ne faut pas cesser de poursuivre ses rêves car il n’y a pas toujours besoin d’être en fauteuil roulant pour s’enfermer dans une stase, pour oublier d’avancer, de vivre.
Marion
Article initialement publié le Vendredi 28 novembre 2014
The Bloomsbury Muffin 