Le livre du lundi: La Carrière du Mal

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de Robert Galbraith (J.K.Rowling), traduit par Florianne Vidal et lu par Lionel Bourguet.

Un beau matin, le célèbre détective privé Cormoran Strike et son associée, Robin, reçoivent un colis contenant la jambe amputée d’une femme. Qui a bien pu leur envoyer un tel courrier? La femme est-elle toujours en vie? Et pourquoi Cormoran et Robin?

Merci beaucoup aux éditions Audiolib ainsi qu’à Babélio pour ce partenariat!

Je n’avais jamais lu J.K. Rowling en dehors du monde de Harry Potter et, après avoir tout entendu sur son talent, j’étais très curieuse de voir ce que ça donnait.

Je la retrouve très bien dans ce roman sombre et glauque mais plein de ses belles tournures de phrases et de son sens du détail. Commencé cette saga par le troisième tome ne m’effrayait pas du tout: je sais que c’est le genre de série où, même si la vie et les relations des enquêteurs évoluent un peu, l’investigation, elle change à chaque fois. Il y a assez de rappels sur le passé des personnages et sur leur situation pour ne pas regretter de ne pas avoir lu le début.

Les personnages m’ont plu. Robin et Cormoran sont complètement dépareillés: la première est une jeune femme bourgeoise, fière mais aussi pleine de vitalité, l’autre est un vieux bougon aux poils hirsutes. Mais ils se complètent bien et j’ai beaucoup aimé suivre leur relation qui se renforce subtilement. Les personnages secondaires soutiennent bien ce couple étrange, ils sont recherchés et assez présents et crédibles pour ne pas tomber comme des cheveux sur une soupe.

L’enquête est très intrigante au début. J’ai aimé la façon dont les éléments s’imbriquent lentement, les informations venant de différentes sources, les nombreuses pistes tirées dans tous les sens. Puis, je ne sais pas exactement à quel moment peut-être aux deux tiers de la lecture, alors que tout est sensé s’accélérer, que le coupable est sur le point d’être démasqué le soufflé commence à retomber. Cela devient trop long, il y a des redites, chaque protagoniste s’accroche à sa propre intuition et nous, lecteur, on est un peu perdu dans tout ça. La conclusion de l’enquête n’est pas une apothéose, or après 1100 minutes d’écoute, on s’attendrait à un feu d’artifice. La situation final entre Robin et Cormoran appelle à un quatrième tome mais je ne suis pas certaine de vouloir connaitre la suite.

Enfin, c’est exactement le genre de thriller que je déteste et qui me fait douter à chaque fois que j’ai envie d’ouvrir un polar. Les incursions dans la tête du psychopathe sont obscènes et sordides, très fréquentes et je ne suis pas certaines qu’elles soient indispensables. Chaque femmes ayant plus de deux lignes de dialogues s’est faite violer au moins une fois dans sa vie; chaque homme, qu’il soit une armoire à glace ou un paltoquet, n’a pas une once de féminisme  en lui (une femme, ça se marie ou sa fait le tapin, normal!). Tous les passages de violences sont explicites et détaillés et je me dis que, certes, cela sert d’exutoire aussi bien à l’auteur qu’aux lecteurs mais que ça doit aussi grandement participer à la banalisation de ce genre de comportement. Bref, ce style de roman policier me met vraiment mal à l’aise.

En ce qui concerne la forme, j’ai beaucoup aimé la voix de Lionel Bourguet. Grave et granuleuse, elle correspond tout à fait à Cormoran. Elle est aussi mélodieuse et pleine de personnalité, elle s’adapte à tout le texte; par contre je crains d’avoir sa manière si singulière de dire « Blue Oyster Cult » dans la tête pour un bon moment! Les petits passages musicaux participaient bien à l’ambiance aussi et m’ont aidé, en me sortant de mon écoute, à me rappeler que ce n’était qu’une fiction, qu’une mise en scène.

Cette écoute me permet de remplir l’item Beuglante du Challenge des 4 Maisons

coupe des quatre maisons

Marion

5 commentaires sur “Le livre du lundi: La Carrière du Mal

  1. J’ai beaucoup aimé ce troisième tome et j’ai hâte de lire le suivant. L’auteur a par contre comme dans Une place à prendre, une vision très noire de la société. C’est peut-être la seule chose qui m’a déplu. Et celui-là est beaucoup plus gore.

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